Souvent réalisé dans des conditions sanitaires risquées, on estime que l’IVG contribue de 8 à 15% à la mortalité maternelle, représentant entre 25,000 et 44,000 décès maternels chaque année au niveau mondial (Kassebaum et al. 2014 ; Say et al. 2014).
La quasi-totalité de ces décès surviennent dans les pays ou les IVG sont réalisés de manière clandestine en raison de lois restrictives et/ou d’accès aux soins limités (Sedgh et al. 2016), contextes qui sont aussi les plus dépourvus de données.
Au Burkina Faso, l’IVG est autorisée par la loi en cas de viol, d’inceste, de malformation fœtale, ou lorsque la vie ou la santé physique de la femme est en danger.
On estimait qu’environ 25 IVG pour 1000 femmes étaient pratiquées au Burkina Faso en 2008, dont 43% ont donné lieu à des complications, selon les estimations extrapolées des données de soins post-IVG (Sedgh et al 2011).
Bien que ces estimations donnent une idée de l’ampleur du phénomène au Burkina Faso et du niveau de risque associé, nous n’avons que des informations limitées sur les femmes qui y ont recours, et en particulier celles qui ont recours à des procédures à risque accru de morbidité et mortalité.
L’absence de données concernant l’incidence et les circonstances de survenue de ces interruptions de grossesses, limite pourtant la capacité d’adapter les politiques de prévention primaire et secondaire, visant à réduire les grossesses non prévues et à améliorer la prise en charge des interruptions de grossesses (dans les limites imparties par la loi) et leurs complications.
Entre décembre 2020 et mars 2021, PMA-Burkina a conduit une enquête auprès de la population générale pour actualiser les estimations nationales sur le recours à l’IVG. Cette enquête a été couplée à la collecte du Round 8 et a concerné un échantillon représentatif de
6388 femmes âgées de 15-49 ans au Burkina. TELECHARGER.